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Israël-Palestine : Ce que l’histoire ne doit pas oublier non plus.


Evolution de la Palestine depuis 1946

  • Peut-on atténuer les conséquences d’une guerre et panser les blessures d’une extermination de masse passée en attribuant un État à un peuple sur les terres d’un autre, sans son accord ?


  • Doit-on perpétuer la même violence que celle que l’on a subie pour panser ses plaies ?


  • Peut-on, des décennies plus tard, contempler la victime, cette fois habillée en bourreau, légitimer la même violence qu'elle déploie?



Fort heureusement, vous avez déjà les réponses à ces questions. Si depuis le 15 janvier 2025, un cessez-le-feu a été instauré à Gaza après quinze mois de conflit intense  entre Israël et le Hamas -et 57 ans de guerre au total!- cette trêve demeure fragile, et il nous faut redoubler d’efforts en faveur d’une paix durable parce que des tensions subsistent concernant la mise en œuvre complète de cet accord. Un Sommet arabe d’urgence contre le deplacement des Palestiniens est organisé par la Ligue des États arabes et se tiendra demain, le 4 mars 2025, au Caire, en Égypte, en présence du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Ce sommet représente un enjeu majeur pour la paix, qui peine à s’installer durablement dans la région, d'autant que  Israël a récemment interrompu l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, quelques heures après l’expiration de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.

Mon objectif aujourd’hui est donc de remonter le fil du temps, d’éclaircir notre discernement en partageant quelques faits essentiels, juste assez pour bien comprendre la situation et poursuivre la mobilisation...



GENÈSE

Cela fait longtemps que je veux publier un article sur le conflit Israélo-Palestinien et particulièrement en hommage : aux lanceurs d’alerte palestiniens, et israéliens qui défendent les droits du peuples palestiniens s’opposant à leur propre système, aux survivants combattant depuis des décennies, aux victimes de ce conflit dont les nombreux enfants.

Comme pour beaucoup de générations passées - et vu la situation actuelle, je dirais pour beaucoup de générations actuelles aussi - nous avons grandi à l’ombre d’un conflit qui n’a de cesse d’enterrer ses morts. Un génocide orchestré sur grand écran devant nos yeux presque impassibles tant notre subconscient l’a inscrit comme une « normalité historique » ou un bruit de fond tarissant notre capacité d’indignation face à de grandes puissances destructrices.

On pourrait débattre des heures, des jours entiers, de géopolitique, de géostratégie, de motivations, d’amendements, de condamnations.. Et c’est déjà le cas ! Pourtant, cela ne règle pas le problème qui dure depuis plus de soixante ans. La preuve en est. Si nous compilions l’ensemble des études, articles et ouvrages publiés sur le sujet, dénonçant la situation depuis des décennies, voire tous les accords signés depuis la nuit des temps, nous pourrions sans doute ériger un pont de papier entre la Terre et la Lune !

POURQUOI LA PALESTINE ? COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ? N’Y AVAIT-IL PAS D’AUTRES ALTERNATIVES ? AURAIT-IL PU EN ÊTRE AUTREMENT ?


Mont du Temple dans la vieille ville de Jérusalem  avec le Mur des Lamentations et le Dôme du Rocher.
Mont du Temple dans la vieille ville de Jérusalem avec le Mur des Lamentations et le Dôme du Rocher.

Le choix de la Palestine pour l’établissement de l’État d’Israël résulte d’un enchevêtrement de facteurs historiques, religieux et géopolitiques.

La Palestine est un territoire sacré pour trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Jérusalem, ville sainte par excellence, est au cœur des récits bibliques et coraniques, attisant les convoitises et les revendications au fil des siècles. Pour illustrer ces tensions, je repense à un événement marquant survenu en 2008 à l’Église du Saint-Sépulcre : une bagarre a éclaté entre des prêtres grecs orthodoxes et arméniens. Une scène surréaliste, digne d’un street fight entre hooligans à la sortie d’un match de foot… sauf que cette rixe s’est déroulée dans l’un des lieux les plus sacrés du christianisme, l’endroit même où Jésus – oui, celui qui prônait l’amour inconditionnel et la bienveillance – est censé avoir été enterré.

Ce type d’incident, loin d’être exceptionnel, est en réalité assez fréquent, témoignant des tensions historiques entre les différentes confessions chrétiennes pour le contrôle des lieux saints, et ce depuis le “Statu quo” de 1852, qui répartit les responsabilités entre plusieurs confessions chrétiennes… Et cela en dit long sur les tensions profondément ancrées qui traversent cette terre. En somme, la Palestine est un point de convergence où se mêlent histoire, foi et conflits, un territoire où les passions ne se contentent pas d’être spirituelles, mais prennent souvent une tournure bien plus terrestre et politique. Mais revenons à l’expropriation des Palestiniens ! À la fin du XIXe siècle, face à la montée de l’antisémitisme en Europe, le mouvement sioniste émerge avec pour objectif la création d’un État juif. Théodore Herzl, le père du sionisme politique, voit la Palestine comme la terre de retour du peuple juif, bien que d’autres territoires, comme l’Ouganda, aient été brièvement envisagés. Herzl, bien que mort jeune, a laissé un héritage profond qui a transformé la perception du peuple juif dans le monde entier et a redéfini le rôle politique du judaïsme. En pleine Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne soutient l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine à travers la Déclaration Balfour. Cette promesse, faite bien évidemment sans consulter les populations locales, pose les bases d’un futur conflit entre Arabes et Juifs. Et lorsque qu’après la guerre, la Société des Nations confie à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine, l’immigration juive s’intensifie, provoquant des tensions avec la population arabe locale, qui voit ses terres progressivement réduites et sa souveraineté menacée. La Seconde Guerre mondiale et le choc de l’Holocauste

Après les atrocités nazies, le monde occidental, choquée par la Shoah, voit des lors l’établissement d’Israël comme une compensation pour les souffrances subies par le peuple juif et propulsant la création d’un État juif.  En 1947, l’ONU propose un partage de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Les dirigeants juifs acceptent, tandis que les États arabes rejettent le plan, estimant qu’il favorise injustement la minorité juive. Mais en mai 1948, Israël proclame son indépendance et le lendemain, la guerre éclate menant à l’exode forcée de plus de 750 000 Palestiniens. Nombreux sont expulsés ou fuient leurs terres lors de la guerre d’indépendance israélienne, un événement que les Palestiniens appellent la “Nakba” (la catastrophe).

 

La Guerre des Six Jours et l’occupation

En 1967, en seulement six jours, Israël occupe la Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est et le plateau du Golan. Ce moment marque le début d’une occupation militaire, toujours en cours !- et près de 300 000 Palestiniens fuient la Cisjordanie.

En 1993, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël signent les accords d’Oslo, visant à une coexistence pacifique. Un espoir vite étouffé tant les colonies israéliennes continuent de s’étendre et les violences persistent. Ces accords prévoyaient la création d’une Autorité palestinienne dotée d’un certain degré d’autonomie dans certaines zones de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, d’où l’expression “Territoires autonomes palestiniens”.

Comme si pour maintenir l’emprise sur tout un peuple, il fallait trouver un nom de pays réducteur des libertés pour marquer l’humiliation, faire d’un peuple des impotents et ainsi contrôler le devenir de millions de destins. Ne pensez-vous pas que le peuple palestinien n’a jamais eu besoin d’être “autonome” avant d’être dépossédé de ses terres à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Parce qu’avant cela, il vivait sur sa terre sans avoir à justifier son existence ni à quémander un droit fondamental à l’autodétermination.

 



DE 2000 À 2023 : INTIFADAS, BLOCUS ET ESCALADE MEURTRIÈRE


Les tensions israélo-palestiniennes prennent un tournant décisif au début des années 2000, marquées par des soulèvements violents, l’isolement de Gaza et une spirale de violences récurrentes qui rendent toute solution pacifique plus lointaine que jamais.

 

La Seconde Intifada (2000-2005) : Un soulèvement sanglant

En septembre 2000, la visite d’Ariel Sharon (1928-2014), alors chef de l’opposition israélienne – figure majeure de l’histoire d’Israël, à la fois général redouté, architecte de la colonisation israélienne et futur Premier ministre – sur l’esplanade des Mosquées (Mont du Temple pour les Juifs) à Jérusalem déclenche une vague de colère parmi les Palestiniens. Cet événement marque le déclenchement de la Seconde Intifada, un terme qui signifie littéralement “soulèvement” ou “révolte”.

Contrairement à la Première Intifada (1987-1993), qui était un mouvement largement populaire et caractérisé par des manifestations, des grèves et des actes de désobéissance civile, la Seconde Intifada est beaucoup plus militarisée, marquée par des attaques armées, des attentats-suicides et une répression massive de la part d’Israël.

Les affrontements entre manifestants palestiniens et forces israéliennes dégénèrent rapidement en une guerre asymétrique, avec des attaques-suicides revendiquées par des groupes comme le Hamas et le Jihad islamique, et des opérations militaires israéliennes de grande ampleur, notamment en Cisjordanie. En 2002, Israël lance l’opération Rempart, réoccupant des territoires palestiniens et détruisant des infrastructures locales. Le bilan est lourd : plus de 3 000 Palestiniens et 1 000 Israéliens perdent la vie.

En 2005, sous la pression internationale et après la mort de Yasser Arafat – chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), premier président de l’Autorité palestinienne et figure emblématique de la lutte palestinienne pendant plusieurs décennies – un cessez-le-feu est conclu. Ariel Sharon prend alors la décision unilatérale de retirer les colonies israéliennes et l’armée de la bande de Gaza. Ce désengagement, bien que marquant une rupture importante, ne met pas fin aux tensions parce que dans les faits, Israël conserve le contrôle des frontières, de l’espace aérien et des eaux territoriales de Gaza, et le blocus imposé par la suite contribue à l’enfermement et à l’appauvrissement de l’enclave palestinienne.

 

Blocus de Gaza et luttes internes palestiniennes (2006-2007)

En 2006, les élections palestiniennes bouleversent la donne : le Hamas remporte la majorité au Parlement, provoquant une crise politique avec le Fatah, le parti au pouvoir. L’année suivante, des affrontements éclatent entre les deux factions, aboutissant à la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en juin 2007. En réponse, Israël et l’Égypte imposent un blocus total sur l’enclave, restreignant sévèrement les entrées de biens, de personnes et d’aides humanitaires. Ce siège, justifié par Israël comme une nécessité sécuritaire contre les tirs de roquettes du Hamas, entraîne une crise humanitaire prolongée pour les 2,3 millions de Palestiniens vivant à Gaza.



Cercle infernal de violences

Dès 2008, une série de conflits armés éclate entre Israël et le Hamas, caractérisée par des opérations militaires israéliennes, des barrages de roquettes palestiniens et des cycles de représailles destructrices. Voici quelques dates clés et bilans des pertes humaines pour illustrer l’impensable :


  • 2008-2009 : Guerre de Gaza “Opération Plomb durci”. Israël lance une offensive massive de trois semaines après des tirs de roquettes intensifiés depuis Gaza.


  • 2012 : “Opération Pilier de Défense”. Une escalade après l’assassinat d’un chef militaire du Hamas entraîne un conflit de huit jours.


  • 2014 : “Opération Bordure Protectrice”. Sans doute le conflit le plus meurtrier depuis 2000. Bilan : 2 251 Palestiniens et 74 Israéliens tués en 50 jours de bombardements et d’affrontements. Gaza est ravagée.


  • 2018-2019 : La “Grande Marche du Retour”. Des manifestations de masse à la frontière entre Gaza et Israël réclament la fin du blocus et le droit au retour des réfugiés. Israël réprime sévèrement.


  • 2021 : Nouvelle guerre de 11 jours. Des tensions à Jérusalem-Est (quartier de Sheikh Jarrah) débouchent sur une escalade entre le Hamas et Israël, provoquant des bombardements massifs.


  • 2023 : L’impasse totale. Les dernières années ont été marquées par une violence persistante, notamment en Cisjordanie, où l’armée israélienne a mené régulièrement des opérations contre des groupes armés. Et l’escalade des hostilités dans la bande de Gaza depuis, est la plus meurtrière depuis 2006. D’après le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) : le nombre d'enfants palestiniens tués à cause de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza depuis en octobre 2023 a dépassé les 14 000, renouvelant ses appels à un cessez-le-feu.




LES ENFANTS ET LES FEMMES TOUJOURS EN PREMIÈRE LIGNE


Aftermath of the airstrike on Rufaida school in Deir Al Balah, Gaza, on 10 October 2024
Aftermath of the airstrike on Rufaida school in Deir Al Balah, Gaza, on 10 October 2024

Le compte rendu de l’UNICEF de janvier 2024 faisait état de près de 24 448 personnes tuées dans la bande de Gaza, dont plus de 5 350 enfants et au moins 3 250 femmes. Près de 61 504 personnes auraient été blessées, dont 8 663 enfants, tandis que des milliers d’autres sont portées disparues. Les femmes et les enfants représentent 70 % des victimes. En Israël, le rapport fait état d’au moins 1 200 morts, dont 36 enfants, ainsi que de plus de 7 500 blessés. Chaque jour, le bilan s’alourdit de façon stupéfiante. Force est de constater que la situation ne cesse d’empirer. La crise humanitaire a conduit à une malnutrition alarmante chez les enfants. En août 2024, l’hôpital Kamal-Adwan a signalé la mort de 37 enfants, principalement des nouveau-nés, en raison de la malnutrition. Par ailleurs, en octobre dernier, au moins 64 attaques ciblant des écoles ont été enregistrées dans la bande de Gaza, entraînant la mort de nombreuses personnes, dont de nombreux enfants.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au 6 février 2025, le nombre total de morts s’élève à 47 583. À cela s’ajoutent les maux invisibles pour les survivants : une souffrance et des traumatismes psychologiques sévères, exacerbés par la perte de proches, la destruction des foyers et l’absence de perspectives d’avenir.




QUAND LE DROIT INTERNATIONAL SE HEURTE AUX INTÉRÊTS GÉOPOLITIQUES


Court Internationale de Justice

Fin 2023, l’Afrique du Sud s’est illustrée en devenant la première nation à saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ) afin que la responsabilité d’Israël soit engagée pour ses crimes. Cette démarche vise également à faire juger tous ceux qui, depuis des générations, légitiment ce conflit. J’ai ressenti une vive satisfaction en voyant une figure telle que le petit-fils de Nelson Mandela prendre la parole sur la scène internationale, en déposant une étude accablante de 84 pages devant la plus haute instance juridique des Nations unies. Ce document lève le voile sur les violations commises à Gaza, notamment en ce qui concerne la Convention sur le génocide.

Le 26 janvier 2024, la CIJ rend une décision basée sur la Convention sur le génocide ordonnant à Israël de prévenir tout acte pouvant être qualifié de génocidaire dans la bande de Gaza et d’ouvrir l’accès humanitaire à ce territoire palestinien.

Dans la foulée, en mars 2024, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU rappelait avec précision des faits accablants : « plus de 30 000 morts, 12 000 personnes portées disparues (ensevelies sous les décombres) et 71 000 blessés graves (paragraphes 21 à 45). L’offensive israélienne se caractérise également par la souffrance endurée par les enfants, un moyen apparent de détruire le groupe ciblé (paragraphe 33).

Pourtant, alors que la question du génocide s’affiche enfin sur la scène internationale, d’importantes résistances émergent notamment en Europe. La réticence de l’Union Européenne à déployer tous les moyens dont elle dispose pour tenir Israël responsable perpétue l’impunité du gouvernement israélien.


EU members flags in front of the European Parliament in Strasbourg, France
EU members flags in front of the European Parliament in Strasbourg, France

En avril dernier, Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies, révèle la véritable déconnexion entre la classe politique européenne et une grande partie de la société, et a mis en lumière des faits particulièrement saisissants.

« Il ne s’agit pas d’une option, mais d’une obligation, puisque l’article 2 de l’accord d’association prévoit la suspension en cas de violation des droits de l’Homme »,

Elle rappelle que l’Europe, principal partenaire commercial d’Israël – représentant environ 30 % de ses échanges – détient un pouvoir considérable qu’elle devrait impérativement utiliser.

Par ailleurs, l’eurodéputé espagnol Manu Pineda, président de la délégation pour les relations avec la Palestine au sein de La Gauche, critique vivement l’UE pour avoir, selon lui, financé des entreprises militaires en Israël, permettant ainsi aux forces armées de mener leurs opérations, et ce, malgré l’interdiction supposée du financement de projets militaires et de défense.

Et pour ajouter à l’absurdité de la situation, on estime que les États-Unis et l’Allemagne fournissent ensemble près de 99 % de toutes les armes qu’Israël reçoit de gouvernements étrangers. Rien qu’en 2023, les ventes d’armes de l’Allemagne à Israël se sont élevées à environ 300 millions d’euros. Est-ce une façon de gérer les traumatismes laissés par une guerre passée ? On peut se le demander !


Enfin, si dernièrement le Pentagone a tenté de reformuler les propos de Donald Trump, cherchant à atténuer les déclarations du locataire de la Maison-Blanche, ses intérêts restent mitigés. Face à ses dernières déclarations, où il semble vouloir paver une Riviera sur les âmes palestiniennes, aux côtés de Benjamin Netanyahu, ses mots résonnent comme une mauvaise blague. Car Netanyahou, lui, n'a laissé place à aucun doute lorsqu’il a affirmé publiquement en tant que Premier ministre d’Israël : “Rien ne nous arrêtera, et certainement pas La Haye !”. C’était on ne peut plus clair.




ACCORDS DE CESSEZ-LE-FEU


Si l’on peut se réjouir de l’accord de cessez-le-feu, cette trêve demeure fragile, et sa prolongation fait aujourd’hui l’objet d’intenses négociations. L’accord initial est structuré en trois phases de 42 jours chacune. Dans la première phase, le Hamas a libéré 25 otages et restitué les corps de huit autres à Israël, qui, en contrepartie, a relâché environ 1 800 prisonniers palestiniens. La deuxième phase, encore incertaine à ce stade, prévoit la libération des derniers otages détenus par le Hamas, ainsi que celle de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens et est censée garantir le retrait des troupes israéliennes de Gaza. Enfin, la troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un projet d’une ampleur colossale. Et en effet, selon les estimations des Nations Unies, le conflit en cours a généré environ 42 millions de tonnes de débris dans la bande de Gaza. Ces débris comprennent les bâtiments complètement détruits par les bombardements, les infrastructures endommagées et des munitions non explosées, posant des risques significatifs pour la population et l’environnement.  Le déblaiement pourrait prendre jusqu’à 14 ans et coûter entre 500 et 600 millions de dollars!


Aujourd’hui, alors qu’Israël suspend l’aide humanitaire à Gaza, le Hamas dénonce une violation de l’accord de trêve. Un Sommet arabe d’urgence sur la reconstruction de Gaza a été organisé par la Ligue des États arabes et se tiendra demain, le 4 mars 2025, au Caire, en Égypte. Ce sommet réunira les 22 États membres de la Ligue arabe ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Il représente une opportunité cruciale pour les nations arabes et la communauté internationale de s’unir afin de soutenir la reconstruction de Gaza et de promouvoir une paix durable dans la région. Les principaux défis :


  • La stabilité du cessez-le-feu : Gérer les tensions actuelles pour garantir la poursuite du cessez-le-feu et éviter une reprise des hostilités.


  • La coordination internationale : Obtenir un soutien financier mondial, notamment de l’Europe, pour la reconstruction de Gaza.


  • La réponse à la proposition américaine : Élaborer une stratégie commune pour contrer le plan américain, perçu comme une menace à la solution à deux États.

Espérons une issue positive, notamment avec une extension de la trêve prévue pendant le Ramadan et la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril. Ce qui est certain, c’est que nous sommes des millions à suivre ces événements de près et rien ne nous arrêtera non plus!




TEMPS DE CONCLURE : VERS UN RÉVEIL DES CONSCIENCES ET UNE RE-MOBILISATION DE MASSE


Si face à l’ampleur de cette tragédie qui perdure depuis des décennies, on peut se sentir impuissant et qu'au vu de la situation, certains peuvent être tentés de répondre par la violence, une autre question se pose :  doit-on combattre le feu par le feu ?

Non, je crains que ce soit inutile! Cependant, face à l’injustice, nous portons une responsabilité : celle de ne pas détourner le regard. Au lieu de laisser la colère nous consumer, nous devons la transformer en une force capable d’éveiller les consciences, de reconstruire ce qui a été détruit et refuser que l’indifférence devienne la norme. L’histoire nous a montré que le silence est un choix, mais jamais une solution. Nous devons nous unir à celles et ceux qui portent ces causes au grand jour, amplifiant les voix trop souvent étouffées par le bruit du pouvoir et de la manipulation. Chaque geste compte, chaque parole partagée, chaque prise de position, chaque acte, aussi infime soit-il, construit une onde de transformation et redonne espoir à ceux qui ont été réduits au silence. Ne réduisons pas notre pouvoir en tant que citoyen de cette planète parce que nos choix comptent. Notre influence réside au niveau des dirigeants que nous portons au pouvoir, des institutions que nous soutenons, des produits que nous consommons, et des informations que nous relayons. En prenant du recul, en sortant du prisme de la manipulation médiatique et en adoptant une posture éclairée, nous avons le pouvoir d’influer sur le cours des choses. Dans mon livre Light Up Your Fire, j’explore également ces mécanismes d’influence qui façonnent l’opinion publique, nous éloignant bien souvent de la vérité et de notre propre libre arbitre.


Enfin, plusieurs personnalités, bien que parfois controversées, ont marqué l’histoire en prenant position en faveur des droits des Palestiniens et en contribuant à la sensibilisation internationale sur la question palestinienne. Pour n’en citer que quelques-unes :


Yasser Arafat (1929-2004): Leader historique de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) à partir de 1969, il a marqué l’histoire du mouvement national palestinien. Co-fondateur du Fatah, principal mouvement politique et armé palestinien, il est devenu le président de l’Autorité palestinienne de 1994 à 2004. Lauréat du Prix Nobel de la paix en 1994, aux côtés de Yitzhak Rabin et Shimon Peres, il a joué un rôle clé dans la signature des Accords d’Oslo, qui prévoyaient un processus de paix avec Israël. Symbole de la résistance palestinienne, il est admiré par certains comme un combattant de la liberté, tandis que d’autres le critiquent pour son rôle dans les conflits et son soutien aux luttes armées. Il est décédé dans des circonstances controversées (empoisonnement suspecté, mais jamais confirmé officiellement).


Yitzhak Rabin (1922-1995) : Général et homme d’État israélien, il a été Premier ministre d’Israël à deux reprises (1974-1977 et 1992-1995). Il a joué un rôle clé dans les Accords d’Oslo. Pour ces efforts, il a également reçu le Prix Nobel de la paix en 1994. Rabin a été assassiné en 1995 par un extrémiste israélien opposé aux accords de paix.


Shimon Peres (1923-2016) : Homme politique israélien, il a occupé plusieurs postes clés, dont Premier ministre (1984-1986 et 1995-1996) et Président d’Israël (2007-2014). Artisan de la diplomatie israélienne, il a œuvré pour la paix avec les Palestiniens et a été l’un des architectes des Accords d’Oslo. Lui aussi a reçu le Prix Nobel de la paix en 1994 pour son engagement en faveur d’une solution négociée avec l’OLP.


Mahmoud Abbas : Actuel Président de l’Autorité palestinienne (depuis 2005), Chef du Fatah et de l’OLP, il est une figure clé des négociations diplomatiques et de la défense des droits des Palestiniens. ll a également joué un rôle clé dans les Accords d’Oslo. Aujourd’hui âgé de 88 ans, son état de santé suscite des inquiétudes depuis plusieurs années, rendant la question de sa succession de plus en plus pressante.


Hanane Ashrawi : Militante et intellectuelle palestinienne, elle a été impliquée dans les négociations de paix et demeure une voix respectée dans la défense des droits des Palestiniens. Elle plaide pour la reconnaissance légitime de la Palestine et la fin de l’occupation. Critique à la fois des dirigeants palestiniens et des accords internationaux, elle souligne que ceux-ci n’ont pas garanti un État palestinien indépendant et ont laissé des questions cruciales (Jérusalem, réfugiés, colonies) en suspens.


Amira Hass : Journaliste israélienne et correspondante pour le journal Haaretz, elle est l’une des rares journalistes israéliennes à couvrir l’occupation israélienne de l’intérieur. Fille de survivants de la Shoah, elle a choisi de vivre parmi les Palestiniens, d’abord à Gaza puis en Cisjordanie, afin de rapporter sans filtre la réalité du terrain. Son travail donne une voix à ceux qui sont souvent marginalisés ou réduits à des statistiques.


Noam Chomsky : Linguiste, philosophe et intellectuel d’origine juive, ukrainienne et biélorusse, Chomsky considère Israël comme un État colonial, construit et renforcé par des stratégies d’expansion territoriale. Il identifie la colonisation des territoires palestiniens depuis 1967 comme le principal obstacle à la paix et accuse les États-Unis de soutenir activement cette politique par un appui politique, économique et militaire. Toujours actif malgré son âge avancé, il continue de dénoncer les dérives autoritaires, les guerres impérialistes et l’exploitation des peuples par les élites économiques.


Roger Waters : Cofondateur de Pink Floyd, il est non seulement une légende du rock, mais aussi l’une des voix les plus influentes du mouvement de solidarité avec les Palestiniens. Depuis plusieurs années, il utilise sa notoriété pour dénoncer l’occupation israélienne, appelle au boycott et soutient le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). L’une de ces citations phares :   « Si vous restez neutre face à l’oppression, alors vous êtes du côté de l’oppresseur. »



 

INDIGNEZ-VOUS, PARDI, SI CE N’EST DÉJÀ LE CAS !


Je ne saurais conclure sans citer Stéphane Hessel et son essai Indignez-vous ! (2010) où il souligne que l’indignation est le moteur de l’engagement et du changement, appelant chacun à refuser l’injustice et à agir pour un monde plus juste. Parce que la résignation est le renoncement face à l’injustice, une forme de passivité qui permet aux oppresseurs de continuer leur œuvre sans opposition.

À l’inverse, l’indignation est une prise de conscience, un refus actif de l’inacceptable, qui pousse les individus à se mobiliser et à agir pour le changement. Alors replaçons l’indignation là où elle doit être. Car les faits restent des faits, et si l’on remonte le fil de l’histoire, et rien ne peut justifier un tel acharnement et un massacre d’une telle ampleur. Rappelons-nous que prendre position ne signifie pas répondre à la violence par la violence, mais agir avec conscience et détermination : en marchant aux côtés de ceux qui réclament justice, en signant des pétitions, en partageant des faits avérés, et surtout en faisant, chaque jour, des choix éclairés et responsables. C’est ainsi que nous pouvons rétablir un équilibre, rendre leur dignité à celles et ceux qui en ont été privés, et contrer une oppression qui tente d’effacer leur existence.



J’espère que cet article vous aura apporté un peu plus de clarté et nourri votre réflexion sur la situation actuelle. L’information est une arme contre l’oubli et la manipulation, et chaque action, aussi infime soit-elle, contribue au changement.


Maintenant, vous savez ce qu’il reste à faire. Faites entendre votre voix !


Partagez massivement cet article pour sensibiliser autour de vous.

Signez la pétition pour un cessez-le-feu si ce n'est déjà fait et incitez d’autres à en faire de même.

Engageons-nous à choisir nos dirigeants en pleine conscience, en allant au-delà des discours électoraux et en exigeant des actions concrètes en faveur de la justice et de la paix.


Car l’indifférence nourrit l’injustice, mais la mobilisation peut renverser le cours de l’histoire, ne l'oubliez pas.


Bien à vous,

Jennifer





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Quelques sources..


Report of the UN Secretary General : Children and armed conflict

Communiqué de presse UNICEF : Les écoles de Gaza, transformées en abris, sont régulièrement la cible d’attaques qui les placent en première ligne du conflit

Article « Anatomie d’un génocide ». Le rapport de Francesca Albanese sur la situation à Gaza. 

Article EuroNews : L'UE financerait les drones utilisés par Israël à Gaza

Article Courrier International : Décision. La Cour internationale de justice épingle Israël sur la guerre à Gaza

Article TV5Monde : Israël - Afrique du Sud : quelles réactions à la décision historique de la CIJ ?

Article TV5Monde : Guerre à Gaza : l'Afrique du sud accuse Israël de génocide.

Communiqué Human Right Watch : Trump condamné à juste titre pour ses déclarations sur Gaza :

Article Amnesty International : Investigation concludes Israel is committing genocide against Palestinians in Gaza  

Association France Palestine : Cartes et plan des colonies Israéliennes

France Palestine : Communiqué de l'AFPS : Union européenne - Israël : pas d’accord avec le génocide, l’occupation, la colonisation et l’apartheid

Copyright© Photo:

  • Evolution de la Palestine depuis 1946 ©Association France Palestine

  • UNICEF ©UNI676919/El Baba

  • Jerusalem Mont du Temple, le Mur des Lamentations et le Dôme du Rocher ©IstockDmitry Vinogradov

  • EU members flags in front of the European Parliament ©Istock AdrianHancu

  • Drapeau Isarel/Palestine ©Istock Stadtratte

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